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 La soumission à l'autorité 12/02/07

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2 participants
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cioute

cioute


Nombre de messages : 10
Date d'inscription : 31/01/2007

La soumission à l'autorité 12/02/07 Empty
MessageSujet: La soumission à l'autorité 12/02/07   La soumission à l'autorité 12/02/07 Icon_minitimeMer 14 Fév - 20:15

Comment un groupe va obéir à une autorité considérée comme légitime ?

La soumission à l’autorité : Milgram (1964)
Au départ, il essaie de répondre à des critiques adressées à Asch sur notamment la nature des phénomènes, le comportement verbal qui constitue l’indice de conformisme de Asch, l’absence d’implication ou d’engagement (conformisme plus facile) d’où éventuellement un conformisme de confort. Si les réponses des sujets avaient des conséquences réelles, le conformisme serait-il plus faible ? Ainsi Milgram va étudier le conformisme en actes pour faire face à la critique du conformisme en mots. Alors est ce qu’on peut amener un individu à accomplir des actes sous la pression sociale qu’il n’aurait pas accompli seul ?
Dispositif de base : les sujets sont recrutés par petite annonce dans le journal local stipulant un besoin de volontaires pour une expérience sur la mémoire et l’apprentissage se déroulant à l’université de Yale et avec une indemnité de 4.5 $. Milgram sélectionne un panel large pour les CSP, le niveau d’étude, l’âge mais quasiment tous les sujets sont des hommes.
On va présenter aux sujets une théorie sur le rôle de la cognition sur la mémoire, ainsi plus on est puni plus on apprend mieux (effet positif) alors on va tenter de valider cette théorie. Donc suite à un tirage au sort truqué, un sujet naïf va jouer le rôle du professeur et un sujet compère sera l’élève (homme d’environ 50 ans et d’apparence plutôt sympathique) ; le compère va être attaché à une sorte de chaise électrique, le courant devant en principe être conduit par des électrodes placées sur les bras.
Les tâches du sujet enseignant :
1- lire des listes d’associations de mots (ex : canard-sauvage, ciel-bleu, jour-frais…)
2- effectuer un test de rappel indicé en donnant un des deux mots et les 4 associés (ex : bleu→ compteur, ruban, ciel, yeux ou canard→ vert, sauvage, ailes, bec)
3- punir « l’élève » à chaque réponse fausse en lui infligeant une décharge électrique augmentant graduellement à chaque erreur

Le sujet naïf dispose d’un générateur électrique avec 30 manettes qui lorsqu’elles sont abaissées envoient des chocs électriques de 15 à 450 Volts, ça augmente de 15 en 15 et il y a des annotations du type choc faible, modéré, violent… Evidemment ça n’était pas réel mais le sujet naïf ne le savait pas et selon un programme pré-établi le compère faisait des erreurs.
Il y avait un isolement acoustique entre les deux pièces ainsi le sujet naïf n’entendait rien sauf à partir de 300 V et à ce moment là l’élève ne répondait plus et l’expérimentateur disait qu’une absence de réponse était considérée comme une réponse fausse et devait donc être puni.
A chaque hésitation, l’expérimentateur ordonnait au sujet naïf de continuer : « 1- continuez ! 2- l’expérience exige que vous continuiez ! 3- il est indispensable que vous continuiez ! 4- vous n’avez pas le choix vous devez continuer ! »

Jusqu’où vont aller les sujets naïfs sous la pression d’un « scientifique » et par rapport à un individu qu’ils ne connaissent pas ?
Milgram mesure la moyenne des chocs électriques donnés, les sujets « obéissants » sont ceux qui vont jusqu’à 450 V. Milgram demande à des psychiatres, des étudiants et des salariés (classe moyenne) de faire des estimations :
- pour les psychiatres : au début les sujets acceptent puis déclin et arrêt à la manette 21
- pour les étudiants : au début tous les sujets acceptent puis déclin et arrêt à la manette 15
- pour les salariés : à peu près pareil
Au final, selon les estimations le choc moyen est de 130 V et le taux d’obéissance de 0%.
Résultats observés par Milgram : le choc moyen est de 405 V et le taux d’obéissance de 65%. Cette expérience est toujours d’actualité.

Plus on perçoit les conséquences d’un acte plus on va hésiter à obéir si c’est contraire à notre morale… Certains on dit que les sujets étaient plutôt incrédules qu’obéissants ; donc Milgram va élaborer plusieurs variantes pour faire varier le degré de proximité de l’élève et du prof :
1- condition feed-back à distance
2- condition feed-back verbale : le sujet peut entendre la victime à 120 et 150 V (cris, protestations), 210 V, 270 (grand cri), 300 (grand cri, « je refuse de répondre »), 315 (fort cri), 330 (fort cri…), après 330 (silence total)
3- condition de proximité : dans la même salle, feed-back oral et visuel (le sujet se débat sur sa chaise et s’évanouit à 330)
4- condition de contact : la victime assise à côté du sujet doit appuyer sa main sur une tablette pour recevoir le choc et en cas de refus, l’expérimentateur ordonne au sujet d’obliger la victime à mettre sa main sur la tablette.

Choc moyen administré en Volts, et % de sujets obéissants jusqu’au bout :
- feed-back à distance → 405 V, 65%
- feed-back verbal → 360 V, 62.5%
- proximité → 300 V, 40%
- contact → 255 V, 30%
C’est la souffrance physique de la victime qui pousse le plus à la désobéissance.

Il y a eu plusieurs autres variantes, 17 au total, il reprend la procédure du feed-back verbal et ce qui va changer c’est la relation de la victime avec le sujet ou l’expérimentateur.
Effet identique :
- quand le sujet doit remplacer l’expérimentateur (donc autorité scientifique nulle)
- quand la victime est un expérimentateur
- quand le sujet est une femme ou la victime un femme
- avec une victime et un expérimentateur différent
- quand l’expérience se déroule ailleurs qu’au laboratoire
Diminution de l’effet :
- quand la victime hésite à participer à l’expérience
- quand l’expérimentateur n’est relié au sujet que par téléphone
- quand l’expérimentateur s’oppose à continuer (même si la victime demande à continuer)
- quand il y a contradiction entre deux expérimentateurs (fissure dans le système d’autorité)
- quand l’autorité est remplacée par un autre sujet naïf

Deux variantes très intéressantes :
individu seul sans ordre : les sujets ont le choix de l’intensité du choc électrique infligé et l’expérimentateur n’est pas là, le taux d’obéissance est plus bas, ainsi quand les sujets sont totalement libres on n’observe pas de prédispositions au sadisme ou à la torture.
- variante de groupe : 3 sujets dont un naïf, même protocole que dans le feed-back verbal mais tirage au sort truqué pour assigner les différentes tâches (un va lire la liste des mots, un autre va analyser les réponses et le sujet naïf va infliger les chocs) ; le niveau de choc était choisi en groupe dans un ordre établi (les compères puis le sujet naïf), condition expérimentale sans consignes, le groupe est donc libre et le but des compères est d’augmenter graduellement le niveau de choc. Le taux d’obéissance est élevé, donc comme pour Asch l’influence du groupe est forte.
comparaison entre un groupe obéissant (impératif d’augmenter le choc de 15 V à chaque erreur) et un groupe désobéissant (même procédure sauf qu’à 150 V un compère se lève, refuse de participer et va s’asseoir ailleurs et à 210 V le deuxième compère fait pareil, le sujet se retrouve seul).
- groupe obéissant : effet Asch, conformisme, taux d’obéissance élevé
- groupe désobéissant : taux d’obéissance bas, le sujet veut arrêter avec le 1er ou le 2em compère

Donc il existe un effet de la pression du groupe et de la pression scientifique, et seul un groupe paraît assez fort pour défier l’autorité.
L’expérience de Milgram a été reprise à des époques différentes, dans des pays différents et on retrouve toujours à peu près les mêmes résultats.
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Carnégie

Carnégie


Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 01/03/2007

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MessageSujet: Re: La soumission à l'autorité 12/02/07   La soumission à l'autorité 12/02/07 Icon_minitimeJeu 1 Mar - 21:13

Formidable expérience, je vous suggère une autre lecture, dans un genre proche Smile

http://psychoweb.dnsalias.org/article.php?cat=43&art=133
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http://psychoweb.dnsalias.org
 
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